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Utilisation des e-tools dans le cadre des études cliniques

Publié le 26 mars 2014 par Evelyne Gisselbrecht
Crédit photo : MultiHealth

Il existe de plus en plus d’outils électroniques qui permettent une amélioration de la qualité des études menées et une réduction sensible du coût par patient. Ces outils sont à sélectionner pour leur convivialité et leur spécificité pour la gestion des études. Ils donnent souvent une image très positive de l’industriel.

Auteur | Dr Gérard Sorba, Président du Groupe CLINACT

Le terme de « e-tools » regroupe tous les outils connectés à Internet qui permettent, notamment dans le développement clinique des DM, des meilleures performances en termes de délais, de qualité et de productivité.

Ils regroupent les recueils de données électroniques (e-CRFs), les systèmes de gestion administrative des données (CTMS), les systèmes de randomisation centralisée (WRS), les bases électroniques de gestion de la matériovigilance, les interfaces électroniques patients.

Evaluation du DM et examens paracliniques

Les examens paracliniques sont souvent des paramètres d’évaluation principale ou secondaire et leur transmission électronique peut en faciliter l’interprétation. Cette transmission peut concerner :

  • la centralisation de l'imagerie médicale : les bases de données électroniques sont de plus en plus utilisées pour transmettre des images radiologiques ou photographiques. Cela permet une interprétation centralisée, indépendante du site d’investigation. Cela renforce le niveau de preuve recherché et donc le niveau qualitatif. Cet outil est indispensable si l’on veut avoir une double interprétation en aveugle d’images ou de clichés.
  • la centralisation de tracés ou d'enregistrements : par exemple les électrocardiogrammes, électro-encéphalographies standards ou ambulatoires, les polysomnographies. Ces tracés nécessitent l’intervention d’interprétateurs experts ou de comités scientifiques indépendants. La mise en place de serveurs de grande capacité mémoire a levé les freins existants pour la récupération et la transmission de ce genre de tracés, gros consommateurs de mémoire informatique.
  • les interfaces informatiques intégrant directement les données biologiques. Cela limite les risques d'erreur liés à la retranscription mais permet aussi un contrôle qualité des valeurs anormales « on line ».
Transmission de données par le patient

Certains protocoles nécessitent la récupération de données cliniques directement auprès du patient en imposant que le patient complète lui-même les données (patients diary, observance …).

Depuis quelque temps, nous assistons à l’émergence de sites dédiés aux patients. Ceux-ci regroupent plusieurs fonctionnalités : les patients vont pouvoir trouver des informations sur l’expérimentation dont ils sont bénéficiaires et reporter en ligne leurs données. Ces auto-observations comportent des critères d’efficacité du DM, des critères de tolérance, d’observance et de techniques d’utilisation du DM. Il existe plusieurs contraintes au niveau des sites patients. Le patient doit être en état de remplir seul son questionnaire internet (au delà de 75 ans, la compliance du patient peut devenir difficile). Par ailleurs, une déclaration spécifique concernant la base de données doit être faite à la CNIL. Enfin, le patient doit avoir un outil électronique lui permettant de saisir les informations : ordinateur portable de préférence ou tablette (dans notre expérience, l’utilisation de smartphones est à déconseiller).

Notre expérience de sites dédiés aux patients est très concluante et nous avons observé une forte adhésion des patients au remplissage des données : les patients sont plus observants et plus impliqués dans leur prise en charge thérapeutique.

Portail web et e-CRF : le lien avec les investigateurs

La mise en place d’un site internet portail dédié à une étude peut permettre aux investigateurs et aux équipes soignantes de mieux appréhender un DM et surtout de vérifier au préalable la faisabilité de l’étude dans le centre. Le site portail contient des informations sur le DM, utilisations antérieures, technicité, savoir-faire de l’industriel, travaux de recherches déjà effectués. Ce site donne accès à l’e-CRF (case report form) par des codes d’accès spécifiques. L’équipe médicale informée peut juger facilement du potentiel « patients » qu’elle pourra inclure dans le projet ; elle peut mieux mettre en évidence les freins éventuels à l’inclusion des patients ou à leur suivi dans le cadre du protocole.

Par ailleurs, le site peut permettre de mieux sélectionner l'investigateur. En effet, il invite parfois l’investigateur à remplir un questionnaire visant à évaluer sa connaissance des études cliniques ou épidémiologiques, sa connaissance de la règlementation et sa compréhension du protocole. Il ne sera autorisé à participer au projet que si le score obtenu au questionnaire est suffisant.

Enfin, par l'intermédiaire de l'e-CRF ou du CTMS, il est possible d’adresser régulièrement à l’équipe d’investigation des informations concernant le déroulement de l’étude dans les autres sites d’investigation, en France ou à l’international. Les newsletters sont le moyen de faire le point sur le recrutement de chaque site et les performances des équipes. D’autres informations sont aussi possibles comme des questions éventuelles émanant de sites qui peuvent servir aux autres sites, le résultat d’analyses intermédiaires peut être également communiqué.

Quand on analyse le fonctionnement d’une étude qui présente une insuffisance de recrutement ou une insuffisance dans la qualité des données transmises, le premier critère qui est mis en évidence est la mauvaise information des équipes médicales. Pour que le recrutement atteigne ses objectifs, il est nécessaire de maintenir un lien régulier avec l’investigateur pour conserver sa motivation et sa disponibilité. Il est par ailleurs très important de répondre à ses questions techniques ou protocolaires par l’intermédiaire d’une hot-line dédiée.

Le deuxième élément de satisfaction significative de l’investigateur est de lui garantir une connaissance des résultats, que ce soit en cours d’étude ou à la fin. L’intérêt pour lui est de pouvoir communiquer avec son équipe et avec ses patients de l’intérêt du travail qu’il mène.

CTMS : améliorer la gestion d'une étude clinique

L’utilisation d’un outil de gestion électronique des données administratives de l’étude se généralise et permet d’assurer une traçabilité des actions réalisées mais aussi de générer un gain de temps significatif dans le management du projet. Le principe est d’intégrer toutes les communications et actions réalisées avec les sites investigateurs, toutes les actions de gestion de l’équipe et ainsi de générer automatiquement des tableaux de suivi permettant une optimisation du management des ressources et par extension une économie significative des coûts.

L’utilisation d’un CTMS est indispensable pour répondre correctement aux audits diligentés par les départements d’assurance qualité ou par les autorités. L’auditeur considère le CTMS comme un critère clé de qualité.

Base de données qui gère les cas de matériovigilance

Dans le domaine du DM, la vigilance est moins développée que dans le développement du médicament. Néanmoins, les autorités demandent de plus en plus une traçabilité à court et moyen termes de la sécurité d’emploi des DM. Dans ce cadre, il apparaît difficile de se passer d’un outil de gestion des cas de matériovigilance.

L’avantage de l’utilisation de cette base de données de MV (matériovigilance) qui peut être intégrée au CTMS, est l’interaction permanente avec le comité de surveillance indépendant nécessaire dans la grande majorité des études interventionnelles et non interventionnelles.

Il est possible d’organiser des comités d’experts « en ligne » qui discuteront et valideront les cas.

Cloud computing : une innovation utile ?

Le cloud computing désigne l’utilisation de serveurs distants pour traiter ou stocker l’information. L’utilisateur ne peut se connecter au serveur que par l’intermédiaire d’Internet. Cette solution d’organisation du système informatique est un progrès considérable pour la gestion des études cliniques. En effet, la caractéristique principale des études est l’aspect multi-utilisateurs, multi-sites et multi-tâches. Le cloud computing permet des connexions simultanées à plusieurs niveaux.

Le cloud computing rajoute un degré de sécurisation des données cliniques et administratives car les données sont hébergées de façon aléatoire dans plusieurs sites que l’utilisateur ne peut connaître.

Les organismes hébergeurs des serveurs possèdent tous des systèmes de sécurité « miroir » et une garantie de continuité dans les connexions. L’agrément « hébergeur de données de Santé » n’est pas obligatoire actuellement pour les données cliniques issues des études.

En conclusion...

Il existe de plus en plus d’outils électroniques (e-tools) qui permettent une amélioration de la qualité des études menées et une décroissance nette du coût d’étude par patient. Ces outils sont à sélectionner pour leur convivialité et leur spécificité pour la gestion des études. Ils sont indispensables pour une bonne conduite des études et donnent souvent une image de marque très positive de l’industriel.


Groupe CLINACT, F-92310 Sèvres, www.clinact.com

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