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Prestations & Services > Travail des métaux

Acrotec poursuit activement son développement à l’international

Publié le 02 juin 2022 par Evelyne Gisselbrecht
De g. à d. : François Billig, Philippe Metzger, Sébastien Virtel.
Crédit photo : Acrotec

Acrotec a récemment fait l’acquisition de la société Team-Metal, basée à Singapour, qui lui ouvre les portes du marché asiatique des équipements médicaux. L’occasion pour DeviceMed de faire le point avec ses dirigeants François Billig (CEO et président du conseil d’administration), Sébastien Virtel (vice-président Sales & Digital) et Philippe Metzger (Chief Sales, Marketing and Business Development Officer) sur la stratégie de ce groupe international qui compte aujourd’hui une dizaine d’entreprises actives dans le dispositif médical.

Par Evelyne Gisselbrecht

Quelle est la part occupée par les technologies médicales dans l’activité du groupe Acrotec ?

Nous avons véritablement amorcé notre développement dans le secteur medtech fin 2018, avec l’entrée d’AFT Micromécanique dans le groupe, spécialisée dans l’implant et l’instrumentation. Nous souhaitions avant tout diversifier notre activité en capitalisant sur notre savoir-faire en haute précision horlogère. Les entreprises suisses Diener Precision Pumps (pompes pour l’analyse et la dialyse) et Tectri (usinage de haute précision) nous ont ensuite rejoints en 2019, puis plus récemment, la société Team-Metal. Le groupe compte aujourd’hui 27 sociétés au total, dont une dizaine présentes sur le marché des medtech et certifiées ISO 13485 ou en cours de certification pour la plupart.

Nous réalisons aujourd’hui un chiffre d’affaires de 100 millions de CHF dans les technologies médicales, ce qui représente 25 % de nos revenus.

Travaillez-vous déjà sur des projets medtech impliquant plusieurs sociétés du groupe ?

Nous travaillons actuellement sur une quinzaine de projets qui vont chacun impliquer au moins deux sociétés du groupe. Parmi eux, nous pouvons citer un instrument d’implantation de lentilles intraoculaires pour le traitement de la cataracte dans lequel pas moins de 7 filiales d’Acrotec interviennent, qu’il s’agisse d’usinage, de traitement de surface, de soudage laser ou d’opérations de finition. Acrotec est de plus en plus souvent perçu aujourd’hui comme un guichet unique capable de réaliser quasiment toutes les opérations en interne. Le client conserve plusieurs interlocuteurs, mais dispose, s’il le souhaite, d’un coordinateur du projet.

Très peu de nos concurrents sont en mesure d’offrir la palette de prestations que nous pouvons proposer aujourd’hui à l’échelle du groupe.

Comment le groupe Acrotec est-il organisé ?

Notre structure fonctionne de manière décentralisée, un peu à l’image d’une fédération. Nos filiales conservent l’intégralité de leur pouvoir de décision et leurs équipes. Elles demeurent concentrées sur leur métier. Leurs dirigeants restent aux commandes de l’entreprise et deviennent actionnaires du groupe. L’acquisition des différentes sociétés par Acrotec leur donne accès à une plus large plage d’équipements et de ressources. Elles peuvent également profiter de synergies avec certaines sociétés sœurs, tant sur le plan technique que commercial, ce qui constitue pour elles une réelle opportunité de croissance.

Acrotec est-il déjà présent sur le marché international des technologies médicales ?

Nous sommes déjà très présents sur le marché européen, notamment en Suisse bien sûr, mais aussi en France. Nous sommes aujourd’hui à la recherche de nouveaux partenaires sur le marché allemand, d’où notre présence à l’exposition MedtecLIVE en mai dernier et notre inscription au salon CompaMed en novembre prochain. Nous visons également l’Irlande et plus particulièrement la région de Galway qui compte un nombre important d’acteurs du cardiovasculaire auxquels nous pouvons proposer la fabrication de micro-composants tout à fait adaptés à leurs besoins.

Acrotec a participé pour la première fois au salon MedtecLIVE à Stuttgart en mai dernier. Le stand Acrotec Medtech rassemblait les compétences médicales certifiées et complémentaires de neuf sociétés du groupe.

Nous avons déjà un pied aux États-Unis avec la société Diener Precision Pumps qui réalise des prototypes de pompe sur mesure pour l’analyse ou la dialyse, ces équipements étant ensuite produits dans la maison-mère en Suisse. Dans le secteur medtech, le marché américain est le deuxième marché que nous servons après la Suisse.

L’Asie constituait quant à elle notre 6ème marché avant l’acquisition de Team-Metal.

Comment le rapprochement avec Team-Metal s’est-il opéré ?

Nous avons été mis en contact par une banque d’affaires, car Team-Metal cherchait un repreneur. Ce projet n’a toutefois pas pu être finalisé aussi rapidement que nous l’aurions souhaité en raison de la pandémie. Pour nous comme pour Team-Metal, il était inconcevable de s’engager sans une rencontre physique. Nous avons pu nous rendre à Singapour en début d’année, et les dirigeants de Team-Metal sont venus à leur tour en Europe durant une semaine afin de rencontrer les différentes entités du groupe, ce qui nous a permis de constater que nous partagions les mêmes valeurs. Le rapprochement entre deux entreprises repose avant tout sur des relations humaines de qualité. La confiance entre les deux organisations est telle que les dirigeants de Team-Metal n’ont pas hésité à réinvestir dans le groupe Acrotec.

Quels sont les avantages qui découlent de ce rachat pour Acrotec ? pour Team Metal ?

Il est difficile de vendre en Asie depuis l’Europe. Team-Metal constitue pour nous une plateforme grâce à laquelle nous pourrons servir le marché asiatique localement. Son implantation à Singapour est très intéressante, car la plupart des majors américains y sont installés. Par ailleurs, les équipes de Team-Metal maîtrisent le mandarin, ce qui leur permet aussi de promouvoir leurs services auprès des grands groupes basés à Hong Kong. Team-Metal emploie 600 collaborateurs répartis entre Singapour, l’Indonésie, la Malaisie et la Chine, qui bénéficient d’une expertise en ingénierie, logistique, fraisage, tournage de précision, opérations secondaires, traitement de surface et assemblage modulaire. L’entreprise, qui existe depuis 1988, est très bien implantée.

Acrotec fera bénéficier Team-Metal de son expertise en micro-précision et lui permettra aussi d’augmenter ses volumes de production. On peut tout à fait imaginer en outre que Microweld ou STS par exemple contribue au développement d’un projet pour un client de Team-Metal et apporte son expertise en matière de soudage laser ou de traitement de surface.

La société Team-Metal rejoint le groupe Acrotec Voyez-vous un important potentiel de développement sur le continent asiatique ?

Nous avons identifié deux marchés à fort potentiel pour Acrotec : la Chine, notamment pour ce qui concerne les implants, et le Japon où nous travaillions jusqu’à présent avec un partenaire local, en particulier pour la promotion des pompes Diener. Il existe des possibilités de synergie commerciale évidentes entre Diener Precision Pumps et Team-Metal dont les marchés sont très complémentaires. À terme, toutes les sociétés du groupe actives dans les technologies médicales devraient profiter de cette ouverture sur le marché asiatique, grâce à leur savoir-faire en matière de miniaturisation. Nous sommes en mesure de couvrir dans ce domaine certains besoins auxquels les Asiatiques ne savent pas répondre. Nous devons nous concentrer sur ce type de pièces.

Allez-vous délocaliser une partie de votre production en Asie ?

Ce n’est en aucun cas notre stratégie. Il est hors de question pour nous de produire à des milliers de kilomètres pour servir des marchés existants. Nous partons uniquement du principe qu’il est nécessaire de s’implanter en Asie pour se développer sur ce marché. Cela vaut également pour les États-Unis. Le but de cette acquisition est de permettre aussi bien à Acrotec qu’à Team-Metal de grandir en bonne entente mutuelle.

Avez-vous d’autres projets de croissance externe pour le medtech ?

Nous avons précédemment évoqué l’Allemagne et l’Irlande, mais notre priorité aujourd’hui est avant tout les États-Unis. Nous avons déjà de nombreux clients sur ce marché que nous servons depuis la Suisse, mais le fait de bénéficier d’interlocuteurs locaux nous permettrait de nous positionner sur des projets plus conséquents.

Aujourd’hui, le marché est mondial et le fait d’être présent localement sur les 3 continents permet de mieux répondre aux attentes des clients.

La croissance externe est-elle la seule stratégie de développement d’Acrotec ?

Notre stratégie de croissance repose sur deux piliers et il est important ici de le rappeler : la croissance externe bien sûr, mais aussi la croissance organique. Nous investissons de manière conséquente dans de nouvelles machines, de nouveaux bâtiments, le recrutement de nouvelles personnes et ces démarches bénéficient à l’ensemble de nos filiales. Il est tout aussi essentiel pour nous de développer les entreprises déjà présentes au sein du groupe.

A voir sur le stand G/H35 d'EPHJ 2022.

[Source des illustrations : Acrotec]


acrotec.ch

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