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Prestations & Services > Plasturgie

Micro-injection de PEEK implantable : réduire les pertes matière est capital

Publié le 30 mars 2020 par Patrick RENARD
Mathieu Vialette, responsable injection de VBM (à gauche) et Michaël Moulac, responsable commercial
Crédit photo : Evelyne Gisselbrecht

Basé à Malicorne dans l'Allier, VBM, qui est devenu aujourd'hui partie intégrante de Forécreu, se positionne comme un expert en injection plastique de très petites pièces pour l'industrie orthopédique. L'un de ses principaux atouts techniques réside dans sa capacité à économiser la matière première.

Par Evelyne Gisselbrecht de DeviceMed

Division polymère du groupe Forécreu, VBM est spécialisée dans la micro-injection de pièces destinées essentiellement à l'implantologie orthopédique. L'entreprise s'appuie sur plus de 20 ans d'expérience. Initialement dédiée à la transformation des matériaux bio-résorbables, son activité s'est étendue aujourd'hui à la fabrication de composants en PEEK implantable, en réponse à la demande de ses clients.

Si VBM est en mesure d'atteindre des dimensions de l'ordre du millimètre dans ce domaine, son expertise transparaît aussi au niveau du poids moyen des pièces réalisées : moins d'un dixième de gramme en général. C'est le cas de la vis ligamentaire très ouvragée de la photo ci-dessous pour laquelle la micro-injection s'est imposée au client comme le procédé le mieux adapté, par opposition à l'usinage qui aurait engendré un gaspillage de matière trop conséquent. D'autant que le volume de production justifiait l'achat d'un moule.

Vis ligamentaire en PEEK, utilisée notamment pour la chirurgie du genou.

L'expertise technique de VBM

« Le PEEK implantable est un matériau particulièrement onéreux » précise le responsable injection Mathieu Vialette. « La matière la moins chère que nous injectons avoisine les 3000 euros du kilo, mais certains mélanges fournis par nos clients peuvent atteindre 10000 euros le kilo. » Dans ce contexte, inutile de préciser à quel point il est important pour les laboratoires orthopédiques de limiter les pertes de matière. Un enjeu dont la division VBM a saisi toute la mesure. Elle a fait réaliser, pour ses deux presses de micro-injection, huit ensembles vis/fourreau conçus spécifiquement pour ses besoins. Dédiés chacun à un matériau bien précis, ils ne nécessitent pas d'être purgés à chaque production, ce qui évite de perdre de la matière. « Nous sommes capables de démarrer une nouvelle production en limitant la perte de matière à 10 g voire moins, alors qu'une purge entraînerait une perte minimum de 100 à 150 g », précise Mathieu Vialette.

VBM a également optimisé les dimensions et les profils des vis sans fin qui véhiculent le plastique en fusion de manière à réduire le temps de séjour de cette matière à haute température. « Le PEEK résiste très bien à une température de 400°C mais pas très longtemps, sinon il se dégrade » précise Mathieu Vialette. Et d'ajouter : « Sur les toutes petites pièces, nous parvenons à des temps de séjour dans la vis de 2 à 3 minutes. »

Pour réduire également la carotte du moule, VBM travaille en étroite collaboration avec son mouliste, afin de réduire la taille des canaux ou de recourir à une busette chaude et à des blocs chauds, selon les contraintes de conception du moule.

La production s'effectue sous flux laminaire ISO 5. Des tests UFC sont réalisés régulièrement sur les pièces selon le protocole de validation de la biocharge élaboré par les clients.

Le coup de pouce du groupe Forécreu à l'export

Interrogé sur les perspectives d'avenir de la division VBM, le responsable commercial Michaël Moulac se montre optimiste. « Nous avons entré plusieurs nouveaux projets en 2019 et notre activité est en pleine expansion », indique-t-il. « Notre clientèle est aujourd'hui essentiellement française, mais nous bénéficions de la représentation mondiale du groupe Forécreu et de sa participation à de nombreux salons, ce qui nous permet de progresser à l'export. » Autre axe stratégique de développement de VBM : l'extension de ses prestations au conditionnement ou au marquage laser par exemple ; elle a d'ailleurs déjà effectué des essais concluants de marquage sur du PEEK.

Michaël Moulac conclut : « Avec l'entrée en application obligatoire du nouveau MDR en mai prochain, faire marquer du résorbable risque de devenir très complexe pour nos clients. Il est possible que les implants réalisés dans ces matériaux soient prochainement soumis aux règles de la Pharmacopée européenne, d'où l'importance de nos développements dans les mélanges, le PEEK, et les déploiements au Proche-Orient, en Inde et en Asie. »


www.vbm.fr

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