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ISO 13408-1 : des évolutions particulièrement significatives !

Publié le 03 octobre 2023 par Patrick RENARD
Les isolateurs sont de plus en plus utilisés pour les traitements aseptiques.
Crédit photo : Sieve – Manudo Group

Inchangée depuis l’année 2008, la norme ISO 13408-1 méritait des évolutions. C’est désormais chose faite avec l’officialisation au mois d’août dernier d’une version revue en profondeur, dont le plan et le contenu sont fondamentalement différents. Voyons les points les plus marquants de cette révision.

Jean-François Biron (crédit photo Aexiqual).

Par Jean-François Biron, directeur d’Aexiqual (Associated EXpertises In QUality Assurance for Life sciences)

Rappelons d'abord que l'ISO 13408-1 spécifie des exigences générales et propose des directives en matière de méthodes, de programmes et de modes opératoires pour le développement, la validation et le contrôle de produits de santé soumis à un traitement aseptique.

Le plan et le contenu de la version 2023 s’inspirent très largement de la nouvelle Annexe I des BPF (bonnes pratiques de fabrication) européennes, devenues applicables depuis le 23 août.

Une meilleure justification de l’utilisation du traitement aseptique

L’ancienne version demandait déjà de justifier le choix du traitement aseptique versus la stérilisation finale du produit. Mais le nouveau texte va beaucoup plus loin sur ce point.

Pour que le traitement aseptique (plus risqué) soit considéré comme un procédé acceptable pour le produit, il faut notamment justifier qu’il n’a pas été possible de changer de matériaux ou de matières, de revoir la conception du produit pour permettre la stérilisation finale ou plus simplement de tester d’autres paramètres (ou procédés) de stérilisation.

Un procédé davantage basé sur la gestion du risque

Dès la phase de développement, il convient de recourir à l’usage du QbD (Quality by Design) pour envisager de manière pro-active l’impact du procédé et de la conception de l’équipement sur les caractéristiques qualité du produit. Cette démarche doit être couplée avec le QRM (Quality Risk Management), qui repose sur une mise en œuvre systématique de la gestion des risques qualité, très nombreux dans le domaine de l’aseptique.

Plusieurs outils sont décrits pour faciliter cette démarche qui doit permettre la finalisation d’une stratégie de maîtrise de la contamination ou CCS (Contamination Control Strategy). Cette stratégie inclut toutes les phases du procédé aseptique, et notamment le nettoyage, la désinfection, la stérilisation, la dépyrogénation, les systèmes de barrière stérile, la maintenance planifiée et non planifiée, les étalonnages et la surveillance de l’environnement.

Des évolutions technologiques sont fortement recommandées

Cette amélioration notable de la maîtrise du risque s’appuie largement sur les innovations technologiques, nombreuses ces dernières années. Même si le "bon vieux" flux laminaire ISO 5 dans une salle ISO 7 en activité est toujours autorisé, il n’en est pas moins déconseillé. La norme intègre plus largement les systèmes dits fermés (isolateurs, RABS ou Restricted Access Barrier Systems) et pousse également pour l’emploi de méthodes microbiologiques rapides, jugées plus efficaces pour piloter un procédé aseptique.

L’intégration de robots dans les zones critiques est aussi conseillée car elle permet une diminution du risque de contamination dû à la présence humaine. La PAT (Process Analytical Technology) est également recommandée pour améliorer la surveillance du procédé aseptique.

Davantage d’exigences pratiques

L’application de ces évolutions technologiques, les démarches QbD, QRM et la finalisation d’une CCS conduisent forcément à une augmentation de certaines exigences et des résultats attendus. Si les classes 5, 7 et 8 en activité selon l’ISO 14644-1:2015 sont maintenues respectivement pour les zones critiques, les zones d’appoint direct, et les zones d’appoint indirect, plusieurs nouveautés font leur apparition.

La plus contraignante se situe au niveau des simulations de procédé. Aujourd’hui, une seule unité contaminée lors des simulations est considérée comme un échec. Il faut avoir réussi 3 lots successifs pour valider un procédé aseptique, et ce tous les 6 mois. Ce procédé doit faire l’objet d’une revue régulière y compris en cours de fabrication. Outre la conformité de tous les paramètres, une analyse de tendance doit être réalisée, qui ne porte plus exclusivement sur les données environnementales (contamination particulaire et microbienne), mais sur l’ensemble des paramètres qui peuvent influencer les caractéristiques du produit et notamment son assurance de stérilité.

A noter également que les mycoplasmes font l’objet d’un paragraphe complet, justifié par le fait que leur petite taille leur permet de passer plus facilement à travers les filtres liquides comme les filtres HEPA.

L’habillage n’est pas oublié non plus, avec l’utilisation de sous-vêtements spécifiques pour éviter la contamination apportée par les sous-vêtements personnels. Une précision est apportée aussi vis-à-vis des durées d’incubation. Si deux températures sont requises pour les tests de simulation, dans ce cas il convient d’incuber 7 jours à la température la plus basse, puis 7 jours à la température la plus élevée.

En conclusion, cette nouvelle version de l’ISO 13408-1 apporte des changements majeurs justifiés par les évolutions technologiques et l’implémentation de l’Annexe I des BPF européennes, mais elle demande un certain savoir-faire pour son implémentation dans le secteur des dispositifs médicaux, donc une nouvelle charge de travail.


www.aexiqual.com

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