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La fibre de carbone tombe à PEEK pour réparer les fractures

Publié le 17 mars 2015 par Patrick RENARD
Crédit photo : Invibio

Stable et résistant à l’usure, le PEEK implantable a de quoi séduire les fabricants d’implants. Spécialiste de ce type de polymère, Invibio y a intégré des fibres de carbone, pour déboucher sur une alternative très avantageuse par rapport au métal dans les applications de traumatologie.

Matériau de choix pour réaliser des prothèses osseuses, le PEEK (polyétheréthercétone) implantable est un polymère relativement coûteux, mais qui regroupe beaucoup de qualités. En plus d’être biocompatible, il est léger, facile à travailler, chimiquement stable et inaltérable aux rayons gamma lors de la stérilisation. Ses propriétés ne se modifient pas non plus lors des radiographies et il présente l'avantage d'être radio-transparent.

Durant ces 10 dernières années, la société Invibio (groupe Victrex) a développé plusieurs nuances de PEEK implantable, sous l'appellation PEEK-OPTIMA. Plus de quatre millions de dispositifs implantés intègreraient ses matériaux.

La société a présenté lors du dernier Congrès SOFCOT une toute nouvelle technologie de PEEK, destinée à la réalisation de plaques de réparation de fractures osseuses. Une application où le métal est encore largement utilisé.

Il faut savoir que les plaques en métal peuvent occasionner des complications, comme des retards, voire des absences de consolidation de fractures ou pseudarthroses. Le taux de pseudarthrose s’élèverait à près de 20 % pour le fémur distal par exemple.

Dénommé PEEK-Optima Ultra Reinforced, le nouveau matériau se présente comme une alternative au métal pour traiter les patients à risque de pseudarthrose. Il s’agit en fait d’un matériau composite à base de polymère PEEK-OPTIMA Natural renforcé par des fibres de carbone continues.

50 fois plus résistant que le métal !

Ce renforcement permet d’obtenir des plaques d’une robustesse mécanique similaire à celles réalisées en métal, mais avec une résistance à la fatigue 50 fois supérieure. En outre, il est possible d’ajuster la rigidité pour disposer d’implants plus souples. Cela permet d’augmenter le chargement dynamique et de favoriser la cicatrisation osseuse secondaire au niveau du site de fracture.

La résistance à la fatigue est cruciale pour les patients présentant un risque de cicatrisation lente. C'est le cas des fumeurs et des personnes qui souffrent de diabète, notamment lorsqu'elles présentent une fracture ouverte. Plus la résistance est élevée, plus ces patients ont de chances de voir leur fracture cicatriser avant que leur implant ne cède sous l'effet de la fatigue. Des résultats probants ont déjà été obtenus à la faculté de médecine du Colorado, où un chirurgien orthopédique utilise avec succès ce matériau sur l'humérus proximal depuis près de deux ans.

Transparent à la radio

Radio-transparent, le PEEK-Optima Ultra Reinforced permet de voir le site de fracture sous tous les angles en radiographie. Pendant l'intervention, cela peut faciliter la réduction et garantir un alignement favorable à la cicatrisation. Après l'intervention, cette visibilité permet de décider plus aisément du moment où les patients pourront reprendre une activité normale.

Plus qu'un matériau, Invibio offre une plate-forme qui permet aux fabricants de concevoir, valider et fabriquer des plaques anatomiques semi-rigides.


Invibio Biomaterial Solutions, UK-Lancashire FY5 4QD, www.invibio.com

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