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Interview de Markus Lauber, membre de la direction de Messe Luzern

Publié le 19 novembre 2012 par Evelyne Gisselbrecht
Crédit photo : Markus Lauber, membre de la direction de Messe Luzern (Source : DeviceMed France/JF Pillonel)

Interrogé par DeviceMed France, Markus Lauber livre son analyse au terme de la première édition du World Medtech Forum de Lucerne.

DeviceMed France : Monsieur Lauber, pouvez-vous dresser un état des lieux du WMTF au terme de cette première édition ?

Markus Lauber : D’un côté, nous sommes réellement très satisfaits du contenu des conférences, où des thèmes importants ont pu être abordés. Nous avons eu un bon impact partout où nous avons pu parler de compétences : à la salle des congrès, au Center of Attention, au Speaker’s Corner. De même, les rendez-vous d’affaires ont remporté un réel succès. Par contre, nous n’avons pas atteint notre but en ce qui concerne les visiteurs de l’exposition. De nombreuses entreprises veulent être actives dans le domaine de la technique médicale, mais elles n’ont pas encore atteint le niveau. Le dispositif médical a un contour encore relativement flou. Il n’est pas facile de décrire ce marché avec précision. Il est en train de se découvrir et les réseaux de compétences sont actuellement en formation. Nous sommes en Suisse sur le bon chemin, nous disposons du savoir-faire, avons des instituts de recherche, et les capacités d’innovation pour réaliser le produit fini. Mais tout cela ne va pas de soi. Nous avons ici à Lucerne un forum et non pas un simple salon, il est constitué de plusieurs contenus qui ne fonctionnent pas tous aussi bien les uns que les autres. Et dans le cadre de la partie exposition, nous devons tous, les exposants compris, nous poser la question : quelles sont mes capacités, afin de mieux représenter le secteur du dispositif médical. Il ne suffit d’être présent et de dire : je suis le meilleur. Ceux qui se plaignent de ne pas avoir reçu suffisamment de visiteurs, qu’ont-ils faits pour améliorer l’affluence ? Ont-ils invités des clients potentiels ? Ces trois premiers jours nous ont montré que le sentiment d’appartenance au « secteur du dispositif médical suisse » n’existe pas encore. Pour tous les exposants qui ont quelque chose à apporter dans le domaine du dispositif médical, il faut stimuler et œuvrer dans le but d’augmenter le sentiment d’appartenance à ce nouveau réseau. Ce n’est pas facile, car les « nouveaux » sont nombreux. Pour conclure, le WMTF arrive au bon moment, le bon contenu, une relativement bonne qualité, l’élargissement au plus grand nombre est à améliorer. En tant qu’organisateurs, nous n’avons pas atteint tous nos objectifs, mais ce ne sont pas nos objectifs qui sont important, ce sont ceux des exposants. Il faut également souligner que les partenaires qui nous ont aidés à mettre ce forum sur pied ont réalisé un excellent travail. Nous avons pu démontrer que la Suisse a sa place dans le monde du dispositif médical, qu’elle a des spécialités à offrir, et qu’elle est habituée à créer des réseaux, à trouver des raccourcis pour obtenir rapidement et ensemble des solutions innovantes.

DeviceMed France : Quelles sont les améliorations possibles pour l’édition 2013 ?

Markus Lauber : Pour la prochaine édition, nous devons mieux encore stimuler les exposants à participer pleinement, afin que leurs compétences et points forts soient mieux reconnus. Mais certains exposants doivent se poser la question : quel est mon rôle dans le secteur du dispositif médical ? Pas seulement dans quel domaine suis-je bon, mais surtout où suis important pour le dispositif médical ? Quelle solution puis-je apporter ? C’est ensuite à nous de communiquer à ce sujet et de proposer aux exposants une plateforme d’échange afin que les réseaux puissent se créer et se renforcer. Si nous continuons à travailler dans cet esprit de collaboration, je suis sûr que nous aurons ici, à Lucerne une rencontre d’un niveau encore meilleur. Cela ne signifie pas que l’an prochain le WMTF soit deux fois plus grand. Il doit rester relativement petit, transparent et offrir de grandes compétences. Nous ne sommes pas qu’un simple salon dans lequel des exposants isolés se présentent. Nous proposons un forum dans lequel le savoir-faire, l’entreprenariat, le réseautage des associations professionnelles se complètent. Il est possible que tous les exposants n’aient pas encore compris cette différence. Le secteur du dispositif médical est complexe, le contenu est parfois obscur et je pense que le WMTF offre la possibilité de démontrer comment des solutions ont été trouvées grâce à la collaboration de plusieurs entreprises, écoles ou instituts mis en réseau. Ce n’est pas un endroit où l’on ne présente que des produits finis. Il est logique, que les commerciaux soient présents dans un salon, mais au WMTF, les ingénieurs de recherche ont aussi leur place, car ils ont moins l’habitude de créer des réseaux. Les entreprises entrées récemment sont parfois étonnées des difficultés qu’elles rencontrent. Les acteurs actifs dans le dispositif médical depuis un certain temps sont conscients que, vu la complexité de celui-ci, l’entrée dans un tel marché prend du temps. Nous avons la chance en Suisse d’avoir des hautes écoles de haut niveau, mais un effort doit être entrepris pour que leurs innovations soient plus rapidement exploitables par l’industrie.

DeviceMed France : Pour le futur, d’autres alliances seraient-elles profitables ?

Markus Lauber : Il est possible que nous trouvions d’autres partenaires. La question primordiale est celle-ci : en quoi cela sera utile au secteur du dispositif médical ? Il y a peut-être de nouveaux thèmes qui peuvent apparaître et prendre de l’importance à l’avenir, comme par exemple celui de la régénération. D’autre part, des sujets pour lesquels plusieurs exposants apportent des réponses pourraient peut-être, à l’avenir être abordés sous formes de thèmes. Je pense par exemple aux salles propres. Le but étant de mettre en évidence, non pas une entreprise ou une autre, mais plutôt un thème particulier. Nous pourrions alors dire: pour ce thème-là, les entreprises X, Y et Z sont compétentes. Cela dépend bien sûr de la volonté des entreprises concurrentes d’entreprendre quelque chose ensemble. Ce n’est pas une initiative facile à mettre en place, il est compréhensible qu’il puisse y avoir des résistances. Une chose est sûre, nous sommes dans la bonne direction, même si parfois le vent n’est pas encore très fort. Certains posent parfois la question : mais devions-nous vraiment entreprendre une telle aventure ? La Suisse joue un rôle prépondérant dans l’industrie, mais nous avons l’habitude d’être modeste. Pourtant ce que nous produisons est de très haute qualité et nos outils et machines sont utilisés partout dans le monde pour des productions exigeantes. Il est donc primordial de le mettre en évidence.

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