Secad Electronics : une coopérative au service des fabricants de DM
Concepteur et fabricant de cartes électroniques, Secad vient d’inaugurer la rénovation de ses locaux à Saint-Martin-du-Fresne (01). C’est l’occasion de faire le point sur ce sous-traitant déterminé à accélérer son développement dans le secteur médical, sur le modèle original de la coopérative.
Par Patrick Renard
La naissance de Secad remonte à 1979. L’entreprise, alors nommée CAD System, intervenait dans le secteur de l’électronique industrielle, en s'adressant notamment aux plasturgistes, sachant qu’elle avait élu domicile près d’Oyonnax (01) dans la "Plastics Vallée".
Près de 1 M€ de tavaux
Secad vient d’inaugurer la rénovation de ses locaux, qu’elle avait achetés en 2002. La surface reste de 800 m² mais de gros travaux ont été effectués, du sol au plafond, pour aboutir à un bâtiment comme neuf, aux normes actuelles.
Cette rénovation, qui a coûté près de 1 M€, a notamment permis de créer un flux continu (réception, stock de composants, stock de retour de cartes câblées en CMS, montage des composants, reprise manuelle, test, emballage), sur un sol électrostatique pour éviter l'électricité statique.
Suite au décès accidentel du fondateur, les employés ont poursuivi l’aventure sous forme de coopérative. Plus exactement de Scop (société coopérative et participative à capital variable) dans laquelle ils sont tous associés et parties prenantes.
Un modèle d’entreprise qui favorise la stabilité
Les Scop ont l’obligation de mettre en réserve au moins 33 % de leurs bénéfices. Secad a fait le choix de porter ce taux à 50 %. Cela se traduit par une assise financière qui permet à l'entreprise de traverser, plus sereinement que d’autres, les tempêtes comme celle de la pénurie de composants que le monde de l’électronique a essuyée récemment.
Autre spécificité d’une Scop : elle ne peut pas être rachetée. C’est un gage de stabilité, dans un secteur où la croissance est souvent externe.
De l'importance de la proximité
Rebaptisée Secad Electronics en 1983, l’entreprise s’est peu à peu diversifiée pour répondre aux besoins de deux marchés en particulier : l’aéronautique et le médical, mais sans avoir les certifications ad hoc. Lorsque la crise du COVID 19 est survenue, priorité a été donnée au médical, principalement en raison de la localisation de nombreux clients de ce secteur en Rhône-Alpes.
« Le point d’entrée de l’entreprise étant le bureau d’études, la proximité géographique avec nos clients est très importante », souligne le PDG, Cédric Niogret.
C’est ainsi que l’entreprise a décidé d’obtenir la certification ISO 13485, aussi bien pour la partie conception que la partie fabrication des cartes électroniques.
Des études au forfait
Secad intègre en effet à la fois un bureau d’études et un atelier de production, avec la volonté d’offrir un guichet unique à ses clients.
Afin de privilégier les partenariats gagnant-gagnant, l’entreprise fonctionne au forfait en mettant en avant sa capacité d'être force de proposition au niveau de la conception.
« Notre objectif est d’assurer la fabrication des cartes électroniques dans la continuité de la phase d’étude », explique Cédric Niogret. « La proximité du bureau d'études et de l’atelier permet de gagner en efficacité et de pérenniser les cartes, avec une conception réalisée en se projetant sur la fabrication en série».
Secad prend en charge l’étude du hardware de la carte, qui peut être particulièrement complexe (jusqu’à 12 couches), mais elle peut aussi gérer la partie logicielle, du bas niveau jusqu’à l’applicatif si le client le souhaite. Et ceci dans le respect des préconisations réglementaires, notamment en matière d’analyse de risque.
« Nous livrons des cartes seules, mais aussi, de plus en plus, des produits semi-finis, voire des dispositifs complets », déclare Cédric Niogret. Pour ce faire, Secad fait appel à des partenaires en mécanique et en plasturgie.
Un test fonctionnel à 100 %
Secad a développé une compétence particulière en imagerie. Elle a travaillé sur un dispositif de radiologie des poumons et sur un scanner de nouvelle génération. Mais l'entreprise a aussi participé au développement d’un pousse-seringue, ainsi que d’équipements de médecine complémentaire (électro-thérapie, stimulation par diodes laser…) et de rééducation musculaire.
Une fois assemblées, les cartes passent en phase de test. « Sachant qu’on travaille essentiellement sur des séries de quelques centaines à quelques milliers de cartes par an, on a choisi d’effectuer un test fonctionnel à 100 %, c’est-à-dire de l’intégralité de chaque carte produite », souligne Cédric Niogret. « Nous utilisons des bancs de test spécifiques à chaque carte, développés en phase d’études ».
Dans le cas de la fourniture d’un produit semi-fini, comme une interface homme-machine avec un écran par exemple, un test d’intégration est réalisé pour vérifier que tout fonctionne comme attendu.
Pour les dispositifs communicants, Secad prend naturellement en compte la cybersécurité - notamment dans la sélection des composants, et plus particulièrement des microprocesseurs - dans les pratiques de développement logiciel suivant l’état de l’art.
On notera que l’entreprise est équipée d’un laboratoire qui lui permet de faire de la pré-qualification CEM. « C’est le client qui se charge naturellement de la certification du dispositif fini, en laboratoire d’essais », précise Cédric Niogret. « Mais nous l’accompagnons à ce niveau ».





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