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Instrumentation orthopédique : la compétence au service de l’exigence

Publié le 17 mars 2020 par Patrick RENARD
Jean-Luc Chappuis, dirigeant de SMAO, à gauche et Jean-Baptiste Médot, directeur commercial de Realmeca.
Crédit photo : SMAO Realmeca rec4

Basée près de Chaumont en Haute-Marne, SMAO fabrique des instruments sur mesure destinés à l’industrie orthopédique, grâce à des moyens de production de haute technologie et à un personnel hyper-qualifié. Son président Jean-Luc Chappuis nous livre quelques-unes des recettes de son succès.

Par Evelyne Gisselbrecht, DeviceMed

L’histoire de SMAO (Société Marnaise Applications Orthopédiques) débute en avril 1989 lorsque Jean-Luc Chappuis, fort de ses compétences en usinage, décide de créer son entreprise. Il se lance alors à la conquête des fabricants d’implants, n’hésitant pas à prendre en charge les travaux « dont personne ne voulait » - comme il se plaît à le rappeler – pour se faire une place sur ce marché. Aujourd’hui, l’entreprise, qui s’est spécialisée dans la réalisation d’outils coupants (fraises et alésoirs), de forets et d’ancillaires (guides de coupe, râpes…), réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires par an et travaille pour les plus grands noms de l’industrie orthopédique. Elle exporte en direct 20 % de ses produits en Suisse, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Sa principale force : la maîtrise de l’ensemble de la chaîne de fabrication grâce à une production réalisée en interne pour l’essentiel, qu’il s’agisse de l’usinage, du taillage, de l’affûtage, du traitement de surface (polissage électrolytique et mécanique), du marquage laser ou du nettoyage. Seules les opérations de traitement thermique, de découpe laser et de soudure sont confiées à des sous-traitants, pour des raisons de volume. SMAO est ainsi en mesure de fournir à ses clients une instrumentation prête à être conditionnée et stérilisée.

Flexible de perçage.

Interrogé sur son expertise technique, Jean-Luc Chappuis cite plusieurs exemples qui parlent d’eux-mêmes : « En perçage profond sur nos forets, nous descendons au diamètre 0,78 mm pour une longueur de 100 fois le diamètre, précise-t-il. Nous fabriquons aussi des tournevis 6 pans, qualité g6, en inox super écroui. »

L’entreprise s’est ainsi forgée une solide réputation et ses carnets de commande affichent complet au moins 3 mois à l’avance. Depuis sa certification ISO 13485:2016 en février 2019, elle a enregistré pour l’ensemble de l’année dernière une croissance de plus de 20 %. Pour y parvenir, Jean-Luc Chappuis a su s’entourer très rapidement de collaborateurs compétents, qu’il a formés dès la sortie de l’école. Une dizaine d’entre eux, qu’il qualifie de « compagnons » pour souligner le respect et la reconnaissance qu’il leur voue, ont 15 à 25 ans d’expérience dans l’entreprise et partagent avec lui le goût du travail bien fait.

Realmeca : la force de l'expérience
La division machine-outil de Realmeca est spécialisée dans le développement, la fabrication et la commercialisation à travers le monde de

  • centres de tournage de haute précision,
  • centres d’usinage de haute précision UGV,
  • machines multifonctions d’hyper précision équipées de broches haute fréquence.

Realmeca distribue également les machines Haas sur le quart Nord-Est de la France et apporte son savoir-faire à ses clients pour adapter ces machines à leurs besoins.

Le constructeur a mis au point le RM3-7, un centre de fraisage/tournage multi­fonctions commercialisé sous sa propre marque, pour l'usinage d'implants rachidiens. L’entreprise fournit également des machines à des fabricants de prothèses de hanche et de genou, ainsi qu'à des fabricants d'ancillaires, d'instruments de chirurgie, et à des prothésistes dentaires.

Basée dans la Meuse à proximité de l'autoroute A4 et de la gare Meuse TGV, l'entreprise emploie 120 personnes et compte plus de 6000 machines installées à travers le monde.

Un partenariat de longue date avec Realmeca

Mais pour atteindre le niveau élevé de qualité qui fait la renommée de l’entreprise, il convient aussi de disposer d’équipements de pointe. Pour l’usinage (fraisage et tournage), Jean-Luc Chappuis accorde son entière confiance au Meusien Realmeca, avec qui il travaille depuis plus de 20 ans. « Notre atelier est équipé de 7 centres d’usinage Haas fournis par Realmeca - 4 en 5 axes et 3 en 4 axes -, et de 2 tours de marque Realmeca, confie-t-il. J’apprécie avant tout le service apporté par cette entreprise, qui est située à seulement 2 heures de SMAO et dont les techniciens sont très compétents mais aussi très réactifs. Lorsque nous avons une pièce spécifique à réaliser, Realmeca nous fournit toujours la solution adaptée à notre besoin. Les machines Haas, dont le prix est relativement bas, conviennent parfaitement à la réalisation de petites séries qui impliquent des temps de réglage importants. Elles offrent aussi l’avantage de pouvoir transférer facilement un programme d’usinage d’une machine à l’autre, ce qui est rare chez les autres constructeurs. »

Le succès de SMAO s’explique aussi par la rigueur de son contrôle qualité. Jean-Luc Chappuis ne conçoit pas qu’un produit puisse être livré au client avant d’en avoir éliminé tous les défauts éventuels en interne. Il s’appuie pour cela sur un système ERP dont l’efficacité est saluée par ses clients à chaque audit : le logiciel Chrysalide, qui a été élaboré par GFG Systems, une petite entreprise basée à Chaumont, à un quart d’heure de SMAO. Ce système assure à lui seul à la fois la gestion de la production, de la qualité, de la traçabilité et des livraisons.

Seule ombre au tableau : le recrutement

Râpe pour prothèse de hanche.

Aujourd’hui, la difficulté majeure à laquelle est confrontée SMAO est celle du recrutement, comme toutes les entreprises manufacturières en croissance. « Il s’agit d’un problème crucial, en particulier pour ce qui concerne les outils coupants, précise Jean-Luc Chappuis. On n’apprend plus à fabriquer une goujure à l’école, tout est axé sur la réalisation 3D. Or, il est impossible de concevoir une goujure de qualité en 3D et encore bien moins de la contrôler dans ces conditions. Il nous faut environ 2 ans pour former de nouvelles personnes, mais même en leur proposant un salaire attrayant, nous avons beaucoup de mal à les motiver sur le long terme. »

Un souci qui se traduit parfois par des délais de livraison plus longs, d’autant que SMAO doit aussi composer avec des temps d’approvisionnement en matériel pouvant atteindre un an, en particulier pour les affûteuses. Ce qui n’empêche toutefois pas Jean-Luc Chappuis d’envisager une extension prochaine de ses bâtiments, au-delà des 1600 m² d’atelier dont il dispose déjà.

[source des illustrations : SMAO]


www.smao.fr, www.realmeca.com

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