Vous devez être connecté pour accèder à cette archive.

Se connecter
X
Côté recherche

Microfluidique : des projets deep-tech soutenus par la SATT Aquitaine

Publié le 09 août 2019 par Patrick RENARD
Le projet Diaglyc concerne un nouveau paradigme de pancréas artificiel.
Crédit photo : AST

Parmi les différents projets accompagnés par la SATT Aquitaine Science Transfert figurent Diaglyc et Emulseo, qui exploitent la microfluidique à des fins médicales. Le premier concerne un pancréas artificiel en boucle fermée et le second des micro-réacteurs pour le diagnostic in vitro.

Avec 25 produits et services innovants sur le marché, 21 start-up créées et 3 entreprises innovantes récompensées dernièrement au concours I-Lab 2019, la SATT Aquitaine Science Transfert est devenue un maillon essentiel de la chaîne de l’innovation et du transfert des technologies issues de la recherche publique néo-aquitaine.

Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) de Nouvelle-Aquitaine créée en 2012, Aquitaine Science Transfert accompagne les porteurs de projet sur l’ensemble des étapes du transfert de technologies. Cela s'étend de la détection des résultats de recherche à la négociation des contrats de licences, en passant par l’investissement dans la maturation (technique, propriété intellectuelle, juridique, commerciale), la gestion et le transfert de la PI et/ou l’accompagnement à la création de start-up innovantes.

Dans le domaine des dispositifs médicaux et particulièrement de la microfluidique, Aquitaine Science Transfert n’est pas en reste avec l’accompagnement de deux projets à très fort potentiel pour la fabrication de dispositifs médicaux.

Vers un nouveau paradigme de pancréas artificiel

Le premier projet, appelé Diaglyc, est le fruit de plus de dix années de R&D, avec une date prévisionnelle d'achèvement en avril 2021. Il propose un nouveau paradigme de détermination en temps réel du besoin d'insuline chez les patients diabétiques de type 1. Basé sur une technologie brevetée, il a pour objectif de développer un nouveau biocapteur intelligent (DiabetaSensor ou Diaßsensor) qui exploite une composante microfluidique permettant de piéger des cellules bêta-pancréatiques sur des microélectrodes dans un environnement contrôlé. DiabetaSensor mesure l'activité d'îlots pancréatiques sains dans un milieu physiologique pathologique (liquide lymphatique du patient) et calcule les composantes en nutriments et hormones du milieu mesuré avec des algorithmes d'identification.

Les objectifs de Diaglyc sont les suivants :

  • décoder les algorithmes endogènes des îlots et comprendre leurs mécanismes sous-jacents grâce aux techniques de mesure basées sur la nouvelle technologie de capteur bio-électronique haute résolution,
  • caractériser et modéliser la réponse électrique des îlots aux nutriments et hormones, et le lien avec leur sécrétion biphasique d'insuline,
  • valider des protocoles expérimentaux in vivo sur rongeur et sur humain. Ces expériences démontreront la capacité du capteur bio-électronique, complété par une microfluidique ad hoc, à maintenir l'homéostasie du glucose en boucle ouverte supervisée via une micro-dialyse sous-cutanée (le capteur étant positionné en extra-corporel).

La libération d'insuline est régulée en fonction de la réponse physiologique des îlots sains aux nutriments et aux hormones d'un patient diabétique (crédit AST).

Ce projet est intrinsèquement interdisciplinaire, alliant physique appliquée, conception et réalisation micro-électroniques, mathématiques (modélisation et traitement du signal), biologie (électro-physiologie et bio-technologie) et médecine (diabétologie). Il s'agit d'un projet ambitieux au regard de la complexité de la problématique posée par la régulation en temps réel de la glycémie. L'objectif à terme est de créer un système intégré et portable contrôlant une pompe à insuline, l'ensemble réalisant un pancréas artificiel en boucle fermée alternatif aux dispositifs actuels basés sur de simples capteurs de glucose.

Diaglyc est porté par une équipe multidisciplinaire composée de biologistes, micro-électroniciens et cliniciens de l’université de Bordeaux, du CNRS, de Bordeaux INP et du CHU de Bordeaux (Laboratoire de l'Intégration du Matériau au Système IMS et laboratoire de Chimie et Biologie des Membranes et des Nanoobjets CBMN). Fortement soutenu par Aquitaine Science Transfert, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Feder et l’ANR, ce projet, d'un coût de plus de 2 M€, devrait déboucher sur la création d’une start-up innovante courant 2020.

Des tensioactifs pour la microfluidique en gouttes

Le second projet, Emulseo, concerne des tensioactifs de haute performance pour la microfluidique en gouttes, une technologie émergente qui permet d’isoler et de manipuler de petits éléments biologiques (cellules, ADN, bactéries…) dans des microgouttes. Il s'agit de micro-réacteurs d’une centaine de microns de diamètre. Cette technologie permet de développer des systèmes d’analyse efficace, par exemple pour le dépistage précoce de cancers, des systèmes de sélection de traitements et de médicaments, d’étude de cellules uniques ou de bactéries isolées.

En se basant sur son expertise et sur les résultats de recherche au sein du Centre de Recherche Paul Pascal du CNRS, la start-up Emulseo propose un tensioactif fluoré qui répond aux besoins recherchés par les utilisateurs de cette technologie. Créée en 2018, l'entreprise bénéficie du soutien d’Aquitaine Science Transfert qui lui a accordé une aide à la maturation de 96 000 € pour développer ces tensio-actifs et l’a accompagnée dans les phases d’incubation. Elle est également soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Unitec, Bpifrance, Aquiti Gestion et le consortium aquitain French Tech Seed.


ast-innovations.com

Partagez cet article sur les réseaux sociaux ou par email :
Mots-clés :

A lire aussi