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Les actifs humains : un facteur essentiel pour estimer la valeur des entreprises Medtech

Publié le 16 septembre 2019 par Patrick RENARD
Le capital Humain et les actifs immatériels représentent 85 % de la valeur totale des Medtech en phases start-up.
Crédit photo : pexels.com

Fin 2018 un référentiel extra-comptable basé sur 10 familles d’actifs humains est entré dans les pratiques du milieu financier et des banques. Un référentiel que les dirigeants du secteurs Medtech ont tout intérêt à utiliser pour actualiser la valeur de leurs sociétés.

Stéphanie Patin (source Mayakare)

Par Stéphanie Patin, PDG de Mayakare

L'économie entre dans une nouvelle ère : celle de la valorisation de l'humain. A l’heure de l’explosion des propositions d’intelligence artificielle, de la digitalisation et d’une hyper-robotisation de l’économie, les financiers ont perçu que rien ne semble remplacer l’intelligence humaine. Les "soft skills", ou "compétences comportementales" (compétences, expertises, savoir-faire, savoir-être et capacités d’organisation), sont effectivement plébiscitées et regardées par les analystes financiers et les banques comme un avantage concurrentiel.

En pratique, le milieu financier s'appuie sur un référentiel de données extra-financières basé sur 10 familles d’actifs humains, purement immatériels. Un total de 26 atouts humains seront désormais systématiquement appréhendés comme un potentiel qui conditionnera la croissance des entreprises.

Ce référentiel, qui permet d’évaluer et d’estimer le capital humain, relationnel et organisationnel, est le fruit de travaux de nombreuses recherches et l’aboutissement de pratiques professionnelles démarrées aux USA dans les années 90 avec des économistes et des acteurs de 1er plan du monde académique, institutionnel et financier [1]. Il a été coconstruit grâce au travail de l’Observatoire de l’Immatériel de France et à la mise en commun des compétences de la Fédération Bancaire Française, la Société Française des Analystes Financiers et l’Association Française des Professionnels de la Communication Financière, sous l’impulsion du ministère de l’Economie et des Finances français.

Après tout, rien de surprenant que les "soft skills" reviennent sur le devant de la scène dans les préoccupations et dans les critères d’analyse des agences de financement. Les services apportés par les nouvelles technologies ont émergé pour soutenir les performances humaines ; ce qui va donner l’occasion de mettre en exergue les valeurs ajoutées les plus intéressantes de l’intelligence humaine. Un humain sera toujours 10 000 fois plus performant que le robot et les automates les plus perfectionnés de notre époque pour prendre des décisions complexes.

Serions-nous à l’aube d’assister à une vraie révolution des pratiques du milieu financier qui fait peu de bruit pour le moment mais qui est porteuse de vertueux bénéfices ? Ce référentiel est un moyen intelligent de nous orienter vers une économie plus humaine, vers une vision plus fine de l’entreprise, vers des décisions d’investissements plus éclairée : une approche de fond de lutte contre les pratiques spéculatives qui nuisent à l’économie réelle. La donnée extra-financière avec l’obligation d’évaluation sur la RSV (Responsabilité Sociétale et Environnementale) depuis 10 ans a bien ouvert le terrain de cette tendance à obliger les sociétés à fournir des informations sur le caractère humain et social des entreprises. Cette tendance de fond est donc à un stade mature et s’affine, progressivement poussée par le grand public en demande constance de transparence.

Un référentiel applicable au secteur du DM

L’application de ce référentiel dans le secteur des technologies médicales est une bonne nouvelle car le capital humain est le 1er actif stratégique qui conditionne la viabilité des modèles économiques du secteur. En effet, le domaine des Medtech est un secteur où les compétences humaines, relationnelles et organisationnelles sont inéluctables et prédominantes. C’est pourquoi, il est primordial pour les dirigeants du secteur d’actualiser la valeur des sociétés avec ce référentiel extra-comptable. C'est la 1ère vraie opportunité de faire reconnaître les actifs humains et de capitaliser sur ces actifs, ce qui revient à gagner en valeurs sûres. Car si les entreprises créent de la valeur en continu, l’évaluation et l’estimation des actifs humains sont absentes des bilans comptables, des benchmarks et des indices de référence classiques de performance.

Organisme Tiers Indépendant d’évaluation et de valorisation sectorielle, l'agence Mayakare est spécialisée dans les dispositifs médicaux. Elle intervient dans tous les pays francophones européens pour aider les entreprises du secteur à se valoriser afin de parvenir à financer leur développement.

Pour autant, l’exercice n’est pas aisé. Il convient de s’adresser à un expert du secteur pour faire les estimations afin d’éviter les gênantes spéculations ou la sous-estimation de ces actifs, méconnus des cabinets et des agences généralistes.

Pour les entreprises de tous ages

Pour éviter des pertes de richesses immédiates et faire reconnaître leur capacité à créer des vecteurs de richesses au long court, il est important que les dirigeants de start-up Medtech fassent évaluer et estimer leur société au travers de cette grille reconnue, attendue, comparable et reproductible dans le temps. Car le capital humain et les actifs immatériels représentent 85 % de la valeur totale des start-up dédiées aux technologies médicales.

Enfin, pour les sociétés à un stade plus mature, ce référentiel est le moyen le plus direct de faire un "Goodwill" (survaleur) et de se valoriser selon les dernières attentes des financiers au cours de leur prochaine transaction financière. C’est aussi l’occasion d’augmenter leur capital confiance au cours de leur prochaine communication auprès de leurs actionnaires.

Cela fait sens et il est temps pour chaque dirigeant d’estimer son entreprise à sa juste valeur, car s'il s'agit d'une unité de production, l'entreprise est avant tout un objet humain.

Bibliographie :

[1] : R. Kaplan et D. Norton 1992, Karl Erik Sveiby Spring 1997, Edvinsson, Brooking A 1997 et Leif et Malone, M.S 1999.


www.mayakare.com

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