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Réduire les coûts de développement et le time-to-market

Publié le 08 juillet 2019 par Patrick RENARD
Crédit photo : ©Sashkin-stock.adobe.com

La maîtrise des projets de développement est essentielle à la compétitivité des entreprises du DM. IAC Partners nous explique dans cet article que cette maîtrise passe par un bon dimensionnement en amont et la sécurisation de la phase d’exécution.

Jean-Baptiste Guillaume (Crédit IAC Partners).

Par Jean-Baptiste Guillaume, d'IAC Partners

La pression sur les prix des équipements médicaux est plus forte que jamais, tirée par les nouvelles pratiques d’achat des établissements de santé et par une concurrence féroce. Pour retrouver des marges saines, les fabricants lancent de nombreuses initiatives afin de réduire les coûts de production.

Moins fréquemment traité, le sujet de la maîtrise des projets de développement est tout aussi important. Mais de combien parle-t-on exactement ? Quels sont les leviers pour retrouver de la compétitivité ? Et surtout, par quoi commencer ?

Des millions de dollars en jeu

Les coûts de développement, dits "coûts non récurrents" (NRC), représentent entre 30 et 90 M$ en moyenne selon la classe du dispositif médical1. Cela équivaut à une proportion de 30 à 50 % des coûts engagés pour développer et produire un nouvel équipement médical.

Figure 1 : comparaison RC-NRC sur divers secteurs.

Développer un équipement prend de 3 à 7 ans pour passer du concept à la mise sur le marché2. Le time-to-market est un paramètre clé sur des programmes aussi longs, pour des raisons stratégiques et financières : chaque mois perdu sur la concurrence est un risque de recul sur un marché et toute dérive a un impact sur le cash-flow de l’entreprise.

Les enjeux sont tels que les industriels commencent à lancer des initiatives visant à rendre leurs programmes plus compétitifs.

Quels sont les facteurs clés de succès ? D’après notre expérience, ils passent justement à la fois par un bon dimensionnement en amont et par la sécurisation de la phase d’exécution.

Maîtriser la phase de dimensionnement

Par bon dimensionnement, on entend la maîtrise de deux paramètres : une stratégie de développement optimisée et une estimation réaliste, au plus juste.

Le premier levier d’optimisation est technologique : il s’agit d’abord de réaliser une analyse de la valeur pour ne développer que le juste nécessaire, mais aussi d’utiliser des conceptions de type platforming pour une mise sur le marché à moindre coût avant de développer des options ou upgrades plus tard.

Le second levier concerne les phases de validation et de certification : l’objectif est d’optimiser le périmètre et le nombre de prototypes, ainsi que de définir une stratégie de test efficiente.

Le troisième levier est organisationnel et très fortement lié au time-to-market. Chaque mois gagné sur un planning est un mois de gagné sur les ressources de gestion de projet : chef de projet, qualité, achats, finance, etc.

Figure 2 : courbe de Freiman.

Quant à l'estimation au plus juste des budgets, en amont d’un projet, elle constitue aussi un enjeu de compétitivité, car « un budget mal estimé ou insincère porte en son sein les germes des dépassements à venir 3 » comme l’a modélisé Frank Freiman (figure 2)4.

Maîtriser l’exécution

En dépit de la planification et de l’estimation initiale, plusieurs facteurs peuvent entraîner des dérives dans les budgets et les plannings de développement d’un équipement médical.

L’évolution tardive des besoins en est un. Il est illusoire d’imaginer un cahier des charges figé jusqu’à la dernière virgule sur un programme qui dure de 3 à 7 ans. Les clients peuvent évoluer, les certifications aussi, tout comme le paysage concurrentiel. Il faut alors savoir être flexible pour ne pas se retrouver déconnecté du marché.

La matrice de flexibilité d’IAC Partners est un outil qui permet d’expliciter le niveau d’impact d’une évolution de spécification au fil du franchissement des jalons du projet (figure 3).

Le partage de cette matrice au sein de l’entreprise et avec l’ensemble des partenaires du projet est une base saine pour valider l’impact des évolutions.

Figure 3 : matrice de flexibilité IAC Partners.

Et maintenant ?

Les enjeux liés aux programmes de développement sont donc considérables et nécessitent un dimensionnement optimisé mais réaliste suivi d’une exécution maîtrisée.

A court terme, rendre visibles les processus et améliorer la phase de planification et de chiffrage des programmes permet de réaliser des gains rapides. Pour cela, les outils de type VSM (Value stream mapping) ont fait leurs preuves en intégrant l’ensemble des métiers en amont du projet pour partager les points de vue et les axes d’amélioration.

Mais avant tout, la prise de conscience partagée au sein de l’organisation des enjeux et de la nécessité du changement fera la différence.

1 A Survey over 200 medical technology companies, Josh MAKOWER, Stanford University, 2010
2 Drugs, Devices, and the FDA: Part 2: An Overview of Approval Processes, Gail A.Van Norman, 2016
3 Sécuriser et optimiser les budgets de développement des projets dans l’aéronautique et la défense, Olivier Saint-Esprit, Publication IAC Partners, 2018
4 Figure by MIT OCW. Adapted from Freiman, F. R. “The Fast Cost Estimating Models.” AACE Transactions 1983


www.iacpartners.com

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